COUPS DE GRIFFE SUR LA COP21 ET LES REGIONALES

La COP 21, cela veut dire conférence des parties, ou plutôt des partis car c'est avant tout un rendez-vous politique, de celui ou si tout se pense, peu se dit et rien ne se fait. Concrètement, la COP21, ce sont des chefs d’État venus en avion des quatre coins du monde qui vont tenter de battre le record annuel d'émission de CO2 pour un rassemblement sur l'environnement pendant que les Parisiens finiront le travail avec les embouteillages. Histoire de marquer, pour cet événement planétaire, son attachement à l'écologie, le gouvernement Valls vient même de décider à trois semaines de la conférence et un mois des régionales, la reprise des travaux pour la construction d'un aéroport décrié, à Notre-Dame des Landes, c'est dire si la contradiction entre les convictions de Hollande et les actions de son gouvernement à ce niveau relève du génie. La COP 21, c'est enfin l'occasion de revoir Nicolas Hulot, regard menaçant cette semaine en Une de l'Obs, perché tel une moule sur son rocher, vêtu d'une doudoune de la couleur dudit animal. Cet ex-passionné de moto, repenti tel un ancien fumeur, lui qui, pour chaque tournage d'Ushuaia, cramait le bilan carbone annuel d'une capitale d'un pays du tiers-monde, vient donner maintenant des leçons d'écologie. Avec un tel programme et un tel porte-parole, il est sûr que la COP21 va être un succès et notre terre est déjà sauvée.

En cette période de campagne, revenons également sur les élections régionales, qui consistent, dans l'absolu, à élire le chef des technocrates du coin. Un scrutin dont tout le monde se fout, mais qui est toujours un bon moment pour faire le point sur les forces en présence. Le Front National qui se frotte déjà les mains en vue de 2017 avec le boulevard que lui offre l'annonce de la décision de listes communes déjà prises entre socialistes et républicains sur ce scrutin. Front National, dont la ligne est aussi floue que non-constructive, va de l'extrême-droite avec les délires de Marine Le Pen, qui axe sa campagne sur l'immigration bactérienne dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie où malgré cela, elle garde de bonnes chances d'être élue, à la gauche avec un Philippot n'hésitant pas à citer Jaurès. Le Parti Socialiste, en ce moment plus à droite que l'UDI, va vers un désastre annoncé, certains candidats n'osant même plus inscrire le logo du parti sur le matériel de campagne, tel Le Drian en Bretagne. Mais la défaite sera sûrement limitée par la médiocrité dans le camp d'en face, à l'image de ce qu'il se passe en région Ile-de-France avec Valérie Pécresse. Les Républicains, quant à eux, vont gagné mais sont aux abois, sans ligne politique, dirigé actuellement de main de manchot par un Sarkozy plus grand-guignolesque que jamais, au point d'être moins adulé que Juppé (sauf par les juges) et dont certains candidats, tel Dominique Reynié en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ne respectent même plus ses consignes. Enfin, comme ils n'ont aucune ambition pour ce scrutin, ça se recase gentiment chez les écologistes (je parle d'eux COP21 oblige), parti plus politicien que politique. Si Cosse va devoir compter bientôt sur moins d'élus que de lettres à son nom, c'est le destin des partis d'opportunisme, De Rugy et Placé attendent gentiment leur secrétariat d'Etat post-élection pendant que leur nouvel ami, Benhamias, vient d'être nommé au Conseil Économique, Social et Environnemental. Bref, entre contradictions, perte de valeurs, insoumissions, copinages, alliances malheureuses et propos racistes, cette élection me parait à ce jour encore plus inutile que ce que je ne me l'imaginais.